La Petite bonne - Bérénice Pichat - Bibliothèque Cavanna de Nogent-sur-Marne

Âmes sensibles ne pas s'abstenir

Entre les murs d'une demeure où le temps et la vie même semble s'être arrêtés, deux volontés s'affrontent. Celle d'une "gueule cassée," bien décidée à obtenir une réponse favorable à sa demande impossible, et celle d'une domestique, déterminée à lui opposer un refus catégorique. Tous les deux ignorent qu'une autre voie, apaisée, s'offrira à eux.

1930. Chaque matin, "la petite bonne" transporte à la force des bras son lourd seau rempli de brosses et de produits jusqu'aux demeures bourgeoises aux abords de Paris. Là, elle frotte, nettoie, récure, cire, sans un mot ni une plainte. Comme sa mère le lui a appris. Mais lorsque Mme Daniel l'informe qu'elle a été invitée chez des amis et qu'elle devra donc, exceptionnellement, passer trois jours  seule à s'occuper de son mari, la Petite bonne frémit. C'est que la Grande guerre a volé à M. Daniel ses membres, son visage, sa voix, et détruit ce qu'il était. La domestique s'attend à passer trois jours à cohabiter avec un fantôme hostile. Ce seront trois jours de découverte qu'elle chérira à jamais.

Le huis-clos s'annonce étouffant, mais surprend le lecteur par l'émotion qu'il suscite à mesure que les deux personnages s'apprivoisent et se redonnent mutuellement espoir. Inattendue, la forme l'est aussi avec le mélange de prose et de vers libres. Un choix fort à-propos pour cette plongée dans l'intime où alternent les points de vue, dont un à la première personne du singulier qui prend tout son sens aux dernières pages du récit.

Collage la Petite bonne

Source des images (sauf couverture) : Pexels. Création : Bibliothèque Cavanna

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